« TU TE PRENDS POUR QUI, JUDE ?! »
La phrase a résonné comme un coup de fouet au bord du terrain, tranchant à travers le vacarme du stade de Tirana. Ce soir-là, l’Angleterre menait tranquillement 2–0 en Albanie, à dix minutes de la fin, quand Thomas Tuchel a pris une décision qui semblait anodine : remplacer Jude Bellingham par Morgan Rogers. Une rotation normale, pensée pour gérer les efforts. Sauf que le milieu du Real Madrid n’a rien eu de normal dans sa réaction.

À peine le panneau du quatrième arbitre s’est-il levé que Bellingham a tourné la tête avec un rictus mêlant frustration et défi. Sur la touche, il a avancé d’un pas lourd, presque théâtral, avant d’envoyer une bouteille voler contre un panneau publicitaire. Les caméras ont capté la scène ; ce qu’elles n’ont pas montré, c’est le regard glacé de Tuchel, un regard qui voulait dire : « Là, tu vas trop loin. »
Selon un membre du staff, ce n’est pas tant la bouteille qui a déclenché l’explosion du sélectionneur, mais les quelques mots que Jude aurait marmonnés deux secondes avant : un commentaire sur les choix tactiques du coach, jugé « irrespectueux ». Et c’est à ce moment que la phrase — « TU TE PRENDS POUR QUI, JUDE ?! » — serait tombée. Elle a figé tout le banc, du premier adjoint aux remplaçants encore en train de s’échauffer.
Un malaise qui ne date pas d’hier

Depuis plusieurs semaines, des tensions silencieuses seraient apparues entre Tuchel et son jeune cadre. Bellingham, brillant depuis son arrivée au Real Madrid, se sait indispensable. Peut-être trop. « Il a tendance à se comporter comme si tout devait tourner autour de lui », confie une source anglaise citée par The Telegraph. « Et Tuchel, ce genre de choses, il déteste. »
La situation est d’autant plus explosive que Bellingham arrive d’une année exceptionnelle en club, où il a souvent été traité comme une vedette absolue. Sauf qu’en sélection, Tuchel mène un projet de construction collective, presque militaire, où l’ego doit rester à la porte. Le contraste était voué à créer des étincelles.
Et dimanche soir, les étincelles ont pris feu.
Les coulisses : une image qui a “cloué” Jude
D’après un analyste vidéo de la sélection, Tuchel a attendu que Jude s’assoie avant de s’avancer vers lui, tablette à la main. Une image precise lui a été montrée : une séquence où Bellingham, quelques minutes plus tôt, avait ignoré un repli défensif demandé à haute voix depuis la touche. « Là, il n’a plus rien dit », assure la même source.
Jude se serait ensuite relevé, comme pour quitter la zone technique, avant qu’un coéquipier — identifié par plusieurs témoins comme Declan Rice — ne le retienne discrètement par le bras.
« Si Rice ne le stoppe pas, on partait vers un vrai incident disciplinaire », souffle un adjoint sous anonymat.
Tuchel frappe du poing en conférence de presse
Après le match, Tuchel n’a pas cherché à dissimuler son agacement.
« Jude n’aime pas sortir. Personne n’aime sortir. Mais il doit comprendre que Morgan mérite aussi sa place. Et surtout, que l’équipe passe avant tout. »
Le message est clair : le comportement du joueur n’est plus une simple saute d’humeur, mais un problème structurel — un problème qui doit être réglé immédiatement.

« Je ne veux plus jamais voir ça », a glissé Tuchel hors micro, cité par une source présente dans la zone mixte.
Dans la presse anglaise, plusieurs commentateurs l’ont même dit ouvertement : « Bellingham doit redescendre sur terre. » À Madrid aussi, la séquence n’est pas passée inaperçue. Un cadre du vestiaire merengue, interrogé par un journaliste espagnol, aurait déclaré : « S’il veut devenir le patron du Real, il doit commencer par apprendre à perdre son calme proprement. »
Un avertissement avant la tempête ?
À 22 ans, Bellingham reste un diamant brut, mais un diamant avec des angles tranchants. Le talent n’est pas en question — son influence dans le jeu est immense — mais le comportement, lui, commence à inquiéter. Au point que certains membres de la fédération anglaise murmurent déjà que Tuchel « envisagerait une sanction interne » pour marquer l’autorité du staff.
Un proche du sélectionneur résume la situation en une phrase lourde de sens :
« Si Jude continue ainsi, il va découvrir qu’on ne gagne jamais contre un sélectionneur. Pas à long terme. »
Et la question flotte désormais dans l’air :
Cette nuit en Albanie marquera-t-elle le début d’un tournant dans la relation entre Tuchel et son joyau anglais ?
Les prochains rassemblements de l’Angleterre diront si la tempête a été désamorcée… ou si ce n’était qu’un premier grondement avant l’orage.